Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) se caractérise par la présence d'obsessions et/ou de compulsions.
Les obsessions sont des pensées ou des images qui sont vécues comme intrusive, dont le patient ne veut pas mais qui apparaissent quand même et persistent. Elles sont sources de détresse, d'angoisse. Une autre forme typique d'obsession est ce qu'on appelle le besoin impérieux. Dans ces cas là, le patient ne se sent pas angoissé mais se sent obligé de faire un comportement particulier sinon il ne cesse d'y penser.
Nous pouvons donner quelques exemples d'obsessions: la peur persistante d'être contaminé par des microbes, la peur d'aller faire du mal à autrui d'une manière ou d'une autre. Enfin, le besoin d'aligner des affaires qui "reste dans la tête" tant que le patient ne l'a pas fait.
Le TOC se caractérise donc également par des compulsions qui sont des comportements répétitifs et réalisés de manière rigide et dont l'objectif est d'apaiser les obsessions. A titre personnel, je n'ai jamais vu de TOC sans obsession mais la définition internationale prévoit ce cas de figure.
Quelques exemples de compulsions peuvent être le lavage de main pour apaiser la crainte d'être malade, aligner les nounours jusqu'à ce le besoin de le faire soit apaiser, se réassurer sans cesse auprès d'autrui ou en soi même que l'on va agresser personne.
Tous ces exemples ne sont pas du tout exhaustifs, le TOC peut prendre de multiples formes mais que l'on peut globalement résumer en 3 catégories distinctes.
1) Le TOC de lavage: Ce TOC se définit essentiellement par sa compulsion qui est celle du lavage. Le patient peut se laver soi même de façon rigide et répétitive ou laver son environnement de façon là encore rigide et répétitive. Ces compulsions peuvent être liées à différentes obsessions:
Un enfant refusant de se laver peut présenter un TOC de lavage! En effet, les douches et autres lavages peuvent être si chronophages que certains patients préfèreront ne plus sortir de chez eux, ou ne plus rien toucher et ne plus se laver. Encore plus étranges, certains patients préfèrent rester sales "définitivement" plutôt que d'être de nouveau propre et prendre le risque de se salir de nouveau. Il peut donc y avoir de l'évitement, ce qui en pratique clinique, est difficile à quantifier objectivement (répondre à la question: "combien de temps passes tu sous la douche" est plus bien simple que de répondre à "combien de temps passes tu à éviter de te doucher").
2) Le TOC de symétrie ou "just right": ce TOC se définit là encore essentiellement par sa compulsion. Il est souvent moins bien compris que le précédent et fait régulièrement l'objet d'incompréhension. Les compulsions dans ce TOC sont de différents ordres qui relèvent tous de l'exactitude:
La liste des compulsions de ce TOC pourrait être encore très longue tant il prend des formes différentes. Les obsessions qui sous tendent ces compulsions sont essentiellement de 2 sortes:
Ce type de TOC amène régulièrement et à tort au diagnostic de schizophrénie. Faites donc attention!
3) Les pensées taboues: ce TOC se caractérise cette fois ci essentiellement par ces obsessions bien que des compulsions puissent, et d'ailleurs, sont présentes. Les obsessions de ce TOC touchent tout ce qui est supposément rejeté socialement; on retrouvera ainsi:
La liste n'est bien sûr pas exhaustive et pourrait se résumer en une peur de perdre le contrôle qui entrainerait un rejet social ou une action répréhensible. Attention, les patients ne passent pas à l'acte. En effet, c'est parce qu'ils désapprouvent eux même ces pensées qu'elles les angoissent terriblement. On pourrait résumer en disant: ils en ont tellement pas envie, qu'ils en sont terrifiés! Le passage à l'acte doit faire réfléchir, presque par définition, à la réalité du TOC.
Les compulsions sont souvent bien plus masquées que dans les autres formes de TOC. Elles peuvent consister en:
Ce type de TOC amène parfois à des errances diagnostiques graves, à type de conclusion à tort qu'un patient est un danger pour autrui, avec aboutissement à des signalements et autres procédures impactant très fortement et négativement le patient.
Il est bien évident que ces trois dimensions peuvent s'articuler entre elles et se retrouvaient chez un même patient. De plus, elles peuvent se chevaucher en partie, un patient peut par exemple présenter des compulsions de lavage dans un contexte dans un contexte de pensées tabous de telle sorte par exemple que pour se débarrasser d'une crainte de devenir assassin, le patient peut se rassurer en se lavant les mains.
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