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Attention, vous entendrez souvent que l'absence d'insight élimine le TOC. Que si votre enfant souffrez de TOC, il ne croirait pas que ses craintes soient possibles. Ceci est faux. 

L'insight est la capacité à se reconnaitre malade quand on l'est. Par exemple, dans le cas d'un patient qui présente des hallucinations, l'insight est la capacité à identifier ses voix comme étant hallucinatoires et non authentiques. Dans le TOC, avoir un bon insight signifie reconnaître que ses craintes ne sont pas raisonnables, qu'elles n'ont aucune chance d'aboutir. Or, de très nombreux patients souffrant de TOC ne reconnaissent pas leur crainte comme étant irrationnelles, bien au contraire! De très nombreux patients vous expliqueront que leur peur est tout à fait légitime et vous le démontrerons par A + B. C'est en ça qu'il ne sert à rien de rassurer votre enfant ou de tenter de le raisonner, plus vous tenterez, plus il trouvera de contre-arguments.  

Il est donc tout à fait possible et même tout à fait classique de souffrir de TOC et d'être fermement convaincu que l'on ne présente aucune difficulté particulière et que ce sont les autres qui sont fous! C'est même souvent le cas. Pour souligner cette possibilité, le DSM, le manuel de psychiatrie de référence, a même inclus récemment la nécessité de spécifier si le TOC est associé à un bon ou à un mauvais insight, ceci pour rappeler que le problème se pose et que mauvais insight n'est pas synonyme de schizophrénie!

Enfin, il existe un cas particulier qui est celui de savoir que quelque chose ne va pas mais de tout de même ne pas vouloir guérir. Certains enfants souffrant de TOC préfèrent ne pas être guéris car ils craignent d'une part de voir leur personnalité changer en expliquant qu'ils souffrent de TOC depuis si longtemps qu'ils craignent de ne plus être réellement eux même sans le TOC, et d'autre part ils craignent qu'en absence de TOC, leur crainte se réalise réellement. Ainsi, si ces patients sont conscients d'avoir un TOC, leur position vis-à-vis de la maladie est ambiguë rendant par la même l'évaluation de la conscience de la maladie elle même ambiguë. Mais là encore, cela ne fait pas d'eux des patients schizophrènes!